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Textes
Session 1 : Tendances de consommation des agrumes frais et transformés
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Panorama du marché mondial des
agrumes : l'évolution singulière des petits agrumes
Eric Imbert
Cirad-flhor, TA 50/PS4, 34398 Montpellier cedex 5, France
Les petits agrumes dominent la production mondiale fruitière.
Toutefois, si ce leadership en termes de production reste incontestable,
la place de ces produits sur les marchés mondiaux s'est fragilisée.
Deux chiffres permettent de mieux comprendre : les échanges
d'agrumes représentaient environ un tiers des échanges
globaux de fruits dans les années 1970, en 2000 ils passent
à un quart. En effet, les changements économiques
et sociaux ont incité les consommateurs à se tourner
vers une gamme de plus en plus large de produits concurrents qui
vont des jus aux concentrés vitaminiques. Cependant, l'évolution
singulière des petits agrumes montre que le pessimisme n'est
pas pour autant de rigueur.
Tout d'abord, on constate un développement spectaculaire
des échanges d'agrumes. En effet, entre 1970 et 2000 les
volumes échangés sont passés de 5,5 millions
de tonnes à près de 10 millions de tonnes, soit une
progression annuelle de l'ordre de 2 %. Toutefois, ce développement
spectaculaire reste à tempérer. En effet, la banane,
par exemple, dont le volume commercialisé approchait les
6 millions de tonnes en 1970, a eu un développement beaucoup
plus marqué à la suite d'une forte progression dans
les années 1990, soit une croissance annuelle de 3 %. Autre
exemple assez similaire, les échanges de fruits à
pépins sont partis de 4,2 millions de tonnes en 1970 pour
atteindre 14 millions de tonnes en 2000. Au plus haut, on trouve
les exotiques qui sont passés de 200 000 tonnes échangées
en 1970 à 2,3 millions de tonnes en 2000, soit une progression
annuelle record de plus de 8 %. L'évolution des fruits à
noyaux est assez similaire car ils sont passés de 700 000
à 2 millions de tonnes dans la même période,
soit plus de 3 % de progression annuelle. Globalement, si l'on analyse
le total des fruits, on est passé de 16,8 millions de tonnes
à plus de 40 millions de tonnes, soit une progression annuelle
de 3 % qui est bien supérieure à celle des agrumes.
Des évolutions très disparates
Toutefois, dans le groupe agrumes les évolutions sont très
disparates. Pour l'orange, les volumes étaient en dessous
des 4 millions de tonnes en 1970 et sont en 2000 légèrement
supérieurs à 4 millions de tonnes, soit une progression
annuelle de moins de 0,5 %. Le citron se situe un peu au dessus
de la moyenne des agrumes, les quantités exportées
ayant progressé de 700 000 à 1,6 million de tonnes.
Même constat pour le pomelo qui a eu son heure de gloire de
1970 à 1985 et qui depuis est relativement stable en termes
de volumes échangés. Pour les petits agrumes, l'allure
de la courbe est différente : les volumes, qui étaient
de l'ordre de 500 000 tonnes en 1970, ont explosé à
plus de 2,5 millions de tonnes en 2000. Ainsi, les petits agrumes,
qui ne comptaient que pour 10 % des volumes d'agrumes échangés
en 1970, représentent maintenant un quart des volumes. A
noter que cette progression ne se dément pas sur ces dernières
années, puisque pour la période 1990-2000, on constate
une progression de l'ordre de 6 %, juste après celle des
exotiques qui est de 8 %. Les petits agrumes se classent désormais
dans les produits internationaux. Si l'on analyse la part de la
production réservée aux exportations, les agrumes
se situent à environ 10 %, mieux que le total des fruits
(9 %) et des légumes (4 %), alors que les petits agrumes
atteignent 14 %. La performance est toutefois moins intéressante
que celles des leaders des marchés internationaux de matières
premières agricoles que sont le blé et la banane.
Petits agrumes : un groupe à part
Parmi les raisons de cette progression des petits agrumes, on trouve
une moindre concurrence du transformé que pour les autres
agrumes. Pour l'orange, les évolutions sont symptomatiques
des changements de modes de consommation. Si l'on observe les segments
de marché que sont l'exportation en frais, la transformation
et l'autoconsommation, la part réservée à l'exportation
en frais a chuté : 15 % des volumes en 1970 contre 7 % en
2000. En revanche, la transformation s'est nettement développée
: 31 % des volumes en 1970 contre 42 % en 2000. Les quantités
sont passées de moins de 9 millions de tonnes à plus
de 25 millions de tonnes. Ces changements sont dus à la recherche
par les consommateurs de produits plus pratiques, au marketing excessivement
présent des jus et à la progression constante de leur
qualité. A titre d'exemple, au début des années
1990 la part des jus non concentrés dans les exportations
de Floride était de 10 % et elle passe à près
de 50 % en 2000. Ainsi, pour oranges et citrons on observe un déplacement
très net du frais vers le transformé. Pour les petits
agrumes, le transformé ne progresse pas alors que le frais
gagne plus de 5 %. En termes économiques, il est peu intéressant
de faire du jus de petits agrumes : les coût de récolte
sont beaucoup plus importants que pour l'orange, le taux de jus
est inférieur et avec les technologies classiques la qualité
organoleptique est moindre.
Par ailleurs, l'élargissement de la gamme variétale
a été le vecteur de ce fort dynamisme. En 1980, l'offre
était restreinte avec les satsuma et les clémentines
qui dominaient et les premiers hybrides comme Minneola qui faisaient
leur apparition. Dans les années 1990, on observe une nette
stratégie d'élargissement de la campagne avec de nouvelles
clémentines précoces, comme la Marisol, et celle de
clémentines ou d'hybrides tardifs, comme la Nova, la Fortuna
et l'ortanique. En 2000, la gamme se complète encore par
une stratégie de substitution qualitative avec l'apparition
d'Arrufatina et Oronules, qui sont des clémentines précoces
de meilleure qualité que la Marisol, et d'hybrides de fin
de récolte tels que l'Afourer et le Mor et Or israëliens.
Ces changements ont une incidence sur la structure de cette gamme.
La part des satsuma, qui était de 37 % en 1980, tombe à
11 % en 2000. Les clémentines progressent en passant de 59
à 64 %. Et surtout les hybrides explosent en progression
de plus de 20 % entre 1990 et 2000.
Mais quelles sont les conséquences de cet élargissement
de gamme en termes de quantités et peut-on essayer de les
mesurer ? Si l'on analyse les moyennes entre 1978-1980 et 1998-2000
sur la période d'octobre à janvier, on observe que
les quantités échangées en provenance des pays
méditerranéens ont progressé d'environ 69 %.
Si l'on fait cette même analyse sur une base mensuelle, on
constate que la progression est assez proche de la moyenne sur décembre
et janvier, avec une chute sur novembre et une forte progression
des quantités sur octobre, liée à la substitution
de la satsuma par la clémentine du fait de l'élargissement
du calendrier et d'une offre qualitative plus intéressante.
Constat similaire sur la fin de campagne : le développement
de la gamme d'hybrides a permis un fort essor des quantités
consommées au niveau du Bassin méditerranéen.
La progression moyenne sur la période de décembre
à avril est de l'ordre de 96 %. Sur la fin de campagne, de
février à avril, cette progression est beaucoup plus
soutenue du fait de cet élargissement de gamme.
Un marché de plus en plus international
Troisième facteur important : les efforts de recherche de
nouveaux marchés. Les exportateurs ont été
particulièrement imaginatifs sur le secteur des petits agrumes.
Entre 1980 et 2000, l'Europe occidentale a perdu environ 20 % de
volumes échangés au profit de l'Europe de l'Est qui
gagne 13 %, en particulier la Pologne et la Russie. Les volumes
vers l'Amérique du Nord se développent nettement sous
l'essor des envois soutenus de l'Espagne et du Maroc. Dans une moindre
mesure, on constate une progression vers le Moyen-Orient et sur
d'autres marchés. Les exportateurs de l'hémisphère
sud, eux non plus, n'ont pas manqué d'imagination. En effet,
en l'espace d'une quinzaine d'années un marché de
petits agrumes de contre-saison s'est développé dans
l'UE, marché qui n'existait pas auparavant et qui pèse
actuellement environ 100 000 tonnes, et cela à l'initiative
de l'Afrique australe et de l'Amérique du Sud. De plus, la
progression n'est pas terminée avec l'apparition de pays
émergeants tels que le Chili et le Pérou qui se développent
fortement.
Les moteurs qui ont fait la réussite du marché des
petits agrumes durant la période 1970-2000 sont toujours
en place. La création variétale reste très
dynamique, particulièrement en Méditerranée.
Elle devrait permettre à moyen terme de rendre l'offre plus
attractive à certaines périodes de la saison où
la qualité est encore sensible. Ainsi des produits plus colorés
ayant un meilleur taux de sucre devraient apparaître durant
la première partie de saison. De même, des fruits ayant
moins de pépins et plus faciles à peler devraient
apparaître en fin de saison. De plus, on peut aussi imaginer
que des produits nouveaux soient lancés, comme des petits
agrumes ayant une carnation similaire aux oranges sanguines. Enfin,
des marges de croissance importantes existent encore sur certains
marchés. Les marchés de l'Europe de l'Est ne sont
absolument pas à saturation, en particulier pour les hybrides.
L'élargissement de l'UE devrait permettre de développer
sensiblement les quantités sur ces marchés. Autre
point, les quantités exportées vers l'Amérique
du Nord devraient elles aussi fortement progresser, si les barrières
non tarifaires étaient supprimées. En effet, la production
de petits agrumes de qualité est encore balbutiante dans
cette partie du monde. On peut espérer à moyen terme
le développement important des envois sur les gros marchés
de consommation d'Asie, avec l'impact de l'entrée de la Chine
dans l'OMC et les essais que font actuellement les exportateurs
espagnols pour pénétrer sur le marché japonais.
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Evolution de la demande en agrumes frais
Frédérik van der Monde, Univeg, Belgique
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Politique communautaire en matière agrumes
Raimondo Serra, Direction générale de l'Agriculture,
Commission européenne
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Fruits et légumes et nutrition préventive
Catherine Nicolle **, Christian Rémésy
*
* Unité des Maladies Métaboliques et Micronutriments
- INRA Clermont-Ferrand / Theix , 63122 Saint Genès Champanelle,
France
** Vilmorin Clause & Cie, BP 1, 63 720 Chappes, France
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Session
2 : Sélection et certification du matériel végétal
: vers une nouvelle génération de variétés |
Les nouvelles variétés de clémentinier
Francisco Llatser, Viveros Avasa, Espagne
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Diversification variétale dans
le groupe des mandariniers : les promesses des hybrides triploïdes
aspermes
P. Ollitrault *, D. Dambier *, F. Luro **, Y.
Froelicher **
* Cirad-flhor Montpellier, TA 50/PS4, 34398 Montpellier cedex 5,
France
** SRA Inra-Cirad, San Giuliano, 20215 San Nicolao, France
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Les porte-greffe, composante clef d'une
agrumiculture durable
C. Jacquemond *, F. Curk *, R. Zurru **, D. Ezzoubir
***, T. Kabbage ****, F. Luro *, P. Ollitrault *****
* SRA Inra-Cirad, San Giuliano, 20230 San Nicolao, Corse, France
** Consorzio Interprovinciale per la Frutticoltura, Cagliari, Sardaigne,
Italie
*** Direction des Domaines Agricoles, Casablanca, Maroc
**** Domaines Abbes kabbage, Taroudant, Maroc
***** Cirad-flhor, TA 50/PS4, 34398 Montpellier cedex 5, France
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Comportement des porte-greffe traditionnels
sous contraintes abiotiques au Maroc
Driss Ezzoubir, pour l'équipe technique des Domaines
Agricoles, Maroc
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Le schéma espagnol de certification
variétale
L. Navarro, J.A. Pina, J. Juárez, J.F. Ballester-Olmos,
N. Duran-Vila, J. Guerri, P. Moreno, C. Ortega, A. Navarro, J.M.
Arregui, M. Cambra, and S. Zaragoza
Instituto Valenciano de Investigaciones Agrarias (IVIA), 46113-Moncada,
Valencia, Spain
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Implications de la protection variétale
au niveau des opérateurs
Françoise Dosba
UMR 1098, Biologie du développement des plantes pérennes
cultivées, ENSA.M - INRA, 2 place viala, 34060 Montpellier
cedex 1
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Session
3 : La qualité dès le verger : impact des maladies et
ravageurs |
Statut actuel des pathogènes des
agrumes dans le Bassin méditerranéen
Christian Vernière *, Luis Navarro **, Joseph
Marie Bové ***
* Cirad-flhor, TA 50/PS4, 34398 Montpellier cedex 5, France
** IVIA, Moncada, Valencia, Espagne
*** INRA et Université Victor Segalen Bordeaux 2, BP 81,
33883 Villenave d'Ornon, France
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Ravageurs des agrumes de la Méditerranée
Serge Quilici
Cirad-flhor, Pôle de Protection des Plantes (3P), 7 Chemin
de l'IRAT, 97410, Saint-Pierre, La Réunion, France
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La cercosporiose des agrumes en Afrique
tropicale et subtropicale : une menace pour les régions limitrophes
?
Christian Vernière *, Jean Kuaté **
* Cirad-flhor, TA 50/PS4, 34398 Montpellier cedex 5, France
** IRAD, Yaoundé, Cameroun
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Les mouches des fruits (Diptera, Tephritidae),
ravageurs d'importance économique pour l'agrumiculture
J.P. Cayol, W. Enkerlin, A. Bakri, J. Hendrichs
Insect Pest Control Section, Joint FAO/IAEA Division for Food and
Agriculture, International Atomic Energy Agency, Vienna, Austria
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Session
4 : Politique de labellisation en Corse et en Espagne |
Les politiques de promotion dans le secteur des agrumes
Octavio Ramon, Président CLAM, Président
CGC, Vice-Président Intercitrus, Espagne
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Un exemple de segmentation par l'origine
: l'indication géographique protégée (IGP)
"Clémentine de Corse"
D. Agostini *, JA. Prost **, F. Casabianca **, J. Bouffin
*
* SRA Inra-Cirad, San Giuliano, 20230 San Nicolao, Corse, France
** Laboratoire de Recherche sur le Développement et l'Elevage
(LRDE) INRA, Corte, Corse
L'essentiel de la production française d'agrumes est situé
en Corse, dans une zone étroite peu extensible, la plaine
orientale, sur environ 2 000 hectares, pour une petite production
de près de 25 000 tonnes par an. Après s'être
fortement développé pendant de nombreuses années
grâce à l'exclusivité de la vente de la clémentine
avec feuille, le secteur a été confronté à
un défi de taille lors de la perte de cette exclusivité
par décision européenne en 1993. L'Indication géographique
protégée semblait alors la réponse adéquate.
La production corse est destinée essentiellement au marché
français et a très peu d'impact sur le marché
européen. Très rémunératrice, la clémentine
de Corse avec feuille a permis de structurer tout un secteur de
production, allant des exploitants aux conditionneurs, transporteurs
et salariés. Cette activité a une place importante
dans l'économie corse.
En 1993, une décision européenne a fait perdre à
la Corse le bénéfice de l'exclusivité de la
commercialisation avec feuille. En outre, cette production s'est
retrouvée en concurrence avec d'autres origines comme l'Espagne
et le Maroc car, afin de s'aligner sur un grand marché et
de profiter d'un développement plus générique,
la stratégie avait consisté à développer
des variétés pas toujours adaptées à
la Corse. Le secteur s'est alors retrouvé face à des
difficultés grandissantes de commercialisation, avec une
production qui, d'année en année, n'était plus
aussi rémunératrice qu'auparavant.
Ces divers éléments ont amené les producteurs
corses à faire le choix d'une segmentation par l'origine.
La qualité : enjeu pour la filière
La question de la qualité s'est alors naturellement posée.
Elle pouvait constituer un véritable enjeu pour la filière.
Il s'agissait d'abord de défendre la notoriété
du produit, telle qu'elle était perçue par le secteur
de la production. Elle se définissait par la commercialisation
avec feuille d'un fruit relativement typé, acidulé
et coloré, avec son petit cul vert qui indique qu'il est
allé à maturité sur l'arbre, son calibre moyen
lié aux conditions de culture et surtout la fraîcheur
représentée par la présence des feuilles.
L'autre enjeu pour la filière était de rester dans
une agrumiculture durable et rémunératrice et de maintenir
une culture de la clémentine au double sens de culture "
système de production ", qui sous-tend tout un tissu
économique, et culture au sens culturel " d'ensemble
de savoir-faire " que les producteurs corses ont su acquérir
car le verger s'est spécialisé très rapidement.
En effet, les agrumes sont arrivés en Corse dans les années
1920. Un important travail de sélection a été
mené à la Station de recherche agronomique de San
Giuliano, à la fois sur les variétés et les
porte-greffe. Très rapidement, des porte-greffe et la clémentine
commune ont été sélectionnés car ils
étaient les plus adaptés. Dès les années
1970, la Corse s'est spécialisée dans la clémentine
et possède aujourd'hui un verger mono-spécifique.
En 1994, un programme intégré de recherche, rassemblant
diverses disciplines, a été mis en place. En effet,
la qualité a différentes représentations selon
les acteurs de la filière. Un producteur ne perçoit
pas la qualité de la même façon qu'un commercial
ou un distributeur. Il en est de même pour la recherche, selon
que l'on soit agronome, économiste ou technologue. Trois
niveaux d'analyse de la variabilité de la qualité
ont ainsi été posés. Le premier est la qualité
sortie bord champ qui représente l'interaction entre le sol,
le climat et les pratiques culturales mises en uvre. Le second
est la qualité des produits sortie station de conditionnement
où ont lieu un certain nombre de manipulations, parfois peu
transparentes et peu adaptées. Enfin, le dernier concerne
l'évolution de la qualité tout au long de l'itinéraire
de la clémentine lors de sa mise en marché. Traditionnellement,
les producteurs corses pensaient qu'il suffisait de bien produire
et de bien conditionner pour offrir au consommateur un produit de
qualité. Ils déléguaient ainsi une certaine
capacité de transaction et faisaient confiance à des
partenaires, sans avoir de retour d'information. Cette analyse,
conduite pendant trois ans, avait pour objectif d'identifier les
points critiques dans la construction ou la déconstruction
de la qualité et les différents niveaux possibles
d'interaction. Le diagnostic de ce travail a établi que la
qualité ne s'élabore pas une fois pour toutes au champ
et qu'elle se défait au cours du transport. Il faut donc
partir d'un très bon niveau si on veut le conserver sur le
marché.
La notion d'origine
Cette démarche a conduit à s'interroger aussi sur
la notion d'origine. A quelles qualités fait-on référence
lorsqu'on écrit " Clémentine de Corse "
?
L'existence commerciale d'une origine corse, au-delà de
la feuille, avait bien été identifiée par les
acteurs de l'aval. Il s'agissait d'un produit distinct de la clémentine
commune, mais ses caractéristiques n'étaient pas toujours
homogènes ou stables. Par contre, elle était identifiable
par des caractéristiques particulières qui étaient
sa petite taille, son goût acidulé et sa coloration.
Alors, comment garantir cette qualité et comment expliciter
ces caractéristiques originales ? Afin d'y parvenir, il fallait
mobiliser des dispositifs à la fois institutionnels et juridiques
qui garantiraient l'identification entre le produit spécifique
et la zone géographique.
L'ensemble de ces résultats a provoqué à la
fois un choc psychologique et un certain désarroi. Si rien
ne se passait, seuls certains s'en sortiraient et l'on ne parlerait
plus bien longtemps de la production corse. Ou alors tout le monde
réagissait. Cet engagement collectif a concerné en
premier lieu les partenaires sociaux-professionnels. Accepter les
règles de l'intérêt collectif avant l'intérêt
individuel et s'engager dans un groupe de travail pour définir
des choix stratégiques leur a demandé de très
gros efforts. Dans cette démarche devaient aussi s'associer
les acteurs de la recherche, de l'administration et du développement.
Une mobilisation générale
En 1999, à partir de ces résultats, s'est créé
un groupe de travail de professionnels, relativement restreint (une
dizaine de personne), qui avait pour mission de réfléchir
aux meilleurs choix à faire pour progresser et garantir la
qualité de la clémentine de Corse. Lors de la présentation
des résultats en assemblée générale
devant les producteurs, l'IGP (signe de qualité européen)
fut proposé comme le choix le plus pertinent pour une production
assez récente comme celle de Corse, qui permettrait d'acquérir
de la valeur par la mention de l'origine, en introduisant une certaine
forme de segmentation. Cela a abouti à la création
d'une association, l'Aprodec (Association pour la promotion et la
défense de la clémentine de Corse), ainsi que le veut
la démarche de certification. Puis s'est mise en place la
phase opérationnelle de l'instruction des deux signes nationaux
qui accompagnent une démarche de signe européen :
le certificat de conformité produit (CCP), qui définit
le produit de référence, et le label rouge qui est
la qualité supérieure. Ce travail a duré près
d'un an et demi et a été l'occasion de débats
majeurs dans l'élaboration du cahier des charges. Aujourd'hui
" Clémentine de Corse " porte les caractéristiques
certifiées communicantes : origine corse, fruits ayant atteint
leur coloration et leur maturité sur l'arbre, fruits récoltés
à la main avec leurs feuilles et sans traitement chimique
après récolte.
En septembre 2001, un avis de mise en consultation d'une demande
d'enregistrement à la fois CCP et IGP sur les domaines européen
et national a été déposé. En décembre
2001, lors du passage en commission CNLC (Commission nationale des
labels et des certifications de produits agricoles et alimentaires)
pour le CCP, un avis favorable a été émis,
avec des observations qui ont été prises en compte.
Après remise de différents rapports, la profession
est en attente d'une validation administrative. En mai 2002, une
première consultation nationale en comité IV de l'INAO
(Institut national des appellations d'origine) pour le dépôt
de l'IGP a donné lieu à un retour aux professionnels
pour reprise du dossier. Le second passage, avant transmission au
niveau européen si validation, aura lieu fin octobre 2002.
Sur les 150 exploitants que compte la Corse, environ 120 adhèrent
à la démarche, ce qui représente 60 à
70 % de la production. Si tout se passe bien, elle devrait bientôt
rassembler l'ensemble des producteurs.
Les travaux ont commencé en 1999 et en 2002 un dossier IGP
a été déposé. Dans certains domaines,
dix années ont été nécessaires pour
construire et structurer une profession autour d'un label de certification.
Si les résultats ont été aussi rapides et probants,
c'est grâce à l'association de la recherche, des professionnels
et du développement. Cette interaction positive et constructive
a permis aux chercheurs de se poser les bonnes questions afin de
pouvoir répondre le plus rapidement possible aux demandes
des professionnels qui eux ont bénéficié de
l'angle de vue différent de la recherche.
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Session
5 : Techniques innovantes de production du jus et biodisponibilité
des micronutriments |
Contraintes et perspectives pour les traitements
des jus d'agrumes
Max Reynes
Cirad-flhor, TA 50/PS4, 34398 Montpellier cedex 5, France
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Application du procédé de Flash-Détente®
sous vide aux agrumes pour la préparation de purées,
nectars et huiles essentielles
Pierre Brat
Cirad-flhor, TA 50/PS4, 34398 Montpellier cedex 5, France
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Applications des techniques membranaires
au traitement des jus de fruits tropicaux
Manuel Dornier
Cirad-flhor / Ensia-Siarc, TA 50/PS4, 34398 Montpellier
cedex 5, France
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Nouveau système haute capacité
de pelage des agrumes
Mohamed A. Ismail, FDOC, USA
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Observatoire
des marchés - Revue FruiTrop Cirad-flhor - TA 50/PS4 - 34398
Montpellier cedex 5 - France Tél : 33 (0)4 67 61 71 41 - Fax : 33 (0)4
67 61 59 28
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Centre de coopération internationale en recherche agronomique
pour le développement Flhor - Département des productions fruitières
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